HENRI WAGNEUR
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LE MANÈGE DES BOIS

En 1965 Suite à la rencontre  "accidentelle" avec Michèle, qui habitait à Chavannes-des-Bois, j'installe mes deux chevaux dans une écurie de ce charmant village vaudois, (dernière commune suisse avant Genève..).
Et puis mon père y achète même une petite villa qui deviendra en 1967 le "Manège des Bois". Cet établissement  se développera avec succès pendant 12 ans jusqu'à compter plus de 50 chevaux et poneys !
Cette "rencontre accidentelle" mena même jusqu'au mariage.


DOMINO

Peinture de Christine Conti
DOMINO

Fin 1970 je me rendais à Berne chez mon ami Maurice Lob, importateur de chevaux, pour acheter un cheval. 
Et c'est ce jour que commença l'aventure avec ce poney extraordinaire.
Il fut sûrement le déclencheur de la suite ..
Le diaporama c'est ici : Domino.


Toujours attiré par le spectacle équestre j'ai fait la connaissance du Maître Ecuyer Fredy Knie senior. C'est grâce ou "à cause" de ce grand homme et d'autres dresseurs de cirque, que ma passion pour le cirque équestre va prendre petit à petit le dessus.

C'est ainsi qu'en 1977 je crée mon propre show : le «Cavalcade Circus». Un spectacle éphémère  de 2 heures pour 2 jours seulement. Préparé avec mes élèves du Manège des Bois et déjà avec mon fils Hervé âgé de 4 ans. Le bénéfice "du chapeau" va à la fondation  Terre des Hommes.
Le succès remporté m'encourage à prendre LA décision : la famille va  quitter la vie sédentaire.

 

Quelques anecdotes qui se sont déroulées à Chavannes-des-Bois

La rencontre
Juste avant d’ouvrir mon manège j’avais déjà mes deux chevaux à Chavannes-des-Bois. J’allais souvent promener mon premier cheval Choucas en tenant Brigitte la jument de mon père à ma droite à l’aide d’une courte longue (monter en dextre). Les deux chevaux s’entendaient bien et je pouvais même sans problème galoper ainsi.


Un beau jour de 1967, je descendais au trot un chemin agricole direction les bois de Versoix. A une dizaine de mètres de l’entrée de la forêt, je senti Choucas se crisper, je l’encourageai un peu et puis j’entendis un bruit de bois cassé venant des arbres, les chevaux l’entendirent aussi, s’arrêtèrent et soudain un beau sanglier sortit du bois fonçant sur nous...
Les deux chevaux opérèrent un demi-tour et foncèrent à pleins tubes : je tenais toujours la longe de la main droite, mais Brigitte était à ma gauche, courageuse, plutôt en arrière de Choucas. Imaginez-vous la scène : moi à moitié étranglé par la sangle les deux chevaux à fonds les manettes et le sanglier qui devait nous suivre (j’avais autre chose à faire que de regarder en arrière s’il suivait...).
Heureusement juste avant la route cantonale les chevaux ralentirent et je repris le contrôle de la situation.

Depuis ce jour quand je me promenais dans la forêt avec les deux chevaux je chantais à tue-tête ce qui m’a créé pas de curieuses rencontres avec des promeneurs qui me regardaient comme si j’avais quelque chose de pas normal.
Les nudistes qui hantaient régulièrement les bois de Versoix avaient aussi le temps de se rhabiller avant que j’arrive.

Une quittance en bonne et due forme

C’est fin 1967 que j’acquis Ralph le premier cheval de mon futur manège, un cheval suisse fils de l’étalon du Haras d’Avenches Raphaël. (Raphaël transmettait de mauvais pieds à ses poulains, faibles et cassants, ils étaient presque tous alezans brûlé).
Le vendeur Fritz Ingold était un marchand suisse. Le cheval venant du canton de Fribourg nous avions convenu de faire chacun la moitié du chemin. Sur un parking d’Allaman le cheval changea de « taxi » et je payai le vendeur les 3'100.- francs réclamés, je demandai un reçu. Nous cherchâmes dans nos véhicules une feuille de papier.
Le seul morceau de papier que trouva Monsieur Ingold fût un rouleau de papier toilette !
Il me fit le reçu sur un morceau de celui-ci !


Un mort vivant ! 

Lorsque je dirigeais le Manège des Bois à Chavannes-des-Bois, j'organisais chaque dimanche matin une balade de 2 heures, parfois plus.
J'avais avisé mes clients que nous partirions à 9 heures et que ceux (ou celles) qui ne seraient pas à cheval à cette heure précise resteraient sur le carreau.

J'avais un très fidèle client, directeur de banque à Genève qui arrivait toujours à la limite de l'heure. 
Je lui précisais un jour :
   - "Sachez que même si vous arrivez à 9 heures et par conséquent vous n'aurez pas le temps de préparer votre cheval ; nous partirons sans vous et ce sera fini pour vous, de nombreuses personnes attendent une place libre !"

Il me répondit:
   - "Sachez que si un jour je ne serais pas là, c'est que je serai mort !"


Les semaines passèrent et un beau dimanche mon client, pas là !

Le lundi matin je lis le journal "La Suisse" (feu la Suisse en 1998) et vois avec stupéfaction dans la rubrique nécrologique le nom de mon client.
Je me dis qu'il ne m'a pas menti...

Deux jours plus tard, qu'est-ce que je vois arriver dans la cour du manège ?
La voiture du client !
Et qui en sort ? Mon client bien vivant :
    - "Désolé pour dimanche, j'ai eu un accident sur le quai du Mont-Blanc en venant chez vous et comme je sais que c'est compliqué avec le téléphone chez vous (*) j'ai préféré venir m'expliquer de vive voix pour m'excuser ! "

J'étais abasourdi, et lui racontais la rubrique nécrologique à son nom sur la Suisse deux jours plus tôt.
Il me répondit qu'en effet un homonyme était décédé la semaine dernière et qu'il avait eu pas mal de problèmes avec cela.
Nous avons bien rit, même si l'histoire n'était pas drôle.

Et le dimanche suivant tout rentra dans l'ordre.

* En effet, à cette époque, il n'était pas possible d'avoir un téléphone avant plusieurs années, les lignes étant toutes occupées et les portables pas encore en service. Les gens qui voulaient m'appeler utilisaient le numéro du restaurant des Chasseurs situé de l'autre côté de la route et le patron Jimmy avait une clochette pour me signifier qu'un téléphone m'attendait. C'était d'ailleurs assez épique lorsque j'étais à cheval !


Le chignon

Un jour, toujours dans les années 70,  pour la ballade dominicale, une charmante cliente se présente et refuse de porter sa bombe.
Comme je ne pouvais pas me permettre de perdre une si bonne cliente, elle m'expliqua qu'elle avait rendez-vous avec son patron, directeur d'une grosse boîte genevoise pour le repas du soir (et peut-être plus...), et qu'elle avait été chez le coiffeur le jour précédent (samedi) pour se fait "installer" un énorme chignon en hauteur comme c'était la mode à cette époque. Elle avait même dormi dans un fauteuil pour ne pas se décoiffer...

Nous partîmes donc en balade du côté des bois de Chatonnays. Je choisi un petit chemin boisé, étroit et pris le galop.
Normalement lorsque des branches sont assez basses je ralentis et crie :
           - "Attention branches !"

Et bien ce jour-là il y avait une branche assez basse et pour passer dessous il fallait se baisser contre l'encolure du cheval. Je n'ai rien dit et très vite on entend des cris survenant de l'arrière de la troupe.
Nous nous arrêtons et je remonte la file et que vois-je ?
Ma cliente, les cheveux en pagaille sur le visage... Nous avons dû opérer un demi-tour pour aller chercher le fameux postiche qui était resté accroché à la fameuse branche. Nous avons bien ri...  pas la cliente !

Quelques semaines plus tard ; Rebelotte ! Mais cette charmante cliente passe au vestiaire, se décoiffe soigneusement et pose le fameux postiche afin de pouvoir mettre sa bombe. Pendant la ballade, Michèle et Sylvianne, qui avaient observé la manoeuvre, introduisirent des morceaux d'oignons dans le fameux chignon. . .

On ne sait pas ce qui s'est passé le soir lorsque la cliente c'est rapprochée de son patron...
On ne sait pas non plus si le patron a senti quelques relents d'oignons...

Mais quelques semaines plus tard les deux coquines sont retournées voir dans le postiche à nouveau déposé dans les vestiaires : Les morceaux d'oignons y étaient encore, bien desséchés...
Je crois qu'elles les ont retirés.


Flocon

Toujours à Chavannes-des-Bois dans mon manège j'avais un pensionnaire "Flocon", un franches-montagnes alezan très gentil qui appartenait à un scientifique du CERN. C'est homme venait faire ses ballades à n'importe quelle heure et ne se mêlait jamais à nos groupes.

Un dimanche matin nous étions rentrés de ballade juste avant la pluie et étions en train de manger avec Sylvianne et Jean-Paul des amis, quand soudain on tapa à la porte ...
Quelle ne fut pas ma surprise de voir Isvardas, le propriétaire de "Flocon", couvert de boue et bégayant, visiblement choqué, qu'il ne se rappelait de rien si ce n'est qu'il s'était retrouvé sous la pluie battante assis dans une flaque de boue et plus de "Flocon".
Il avait réussi à revenir à pieds au manège où il pensait retrouver Flocon.
Ce qui n'était pas le cas.

Jean-Paul et moi sommes alors partis toujours sous la pluie, à cheval chercher de part et d'autre le fameux "Flocon", pendant que Michèle et Sylvianne partirent en voiture...

Au bout d'une bonne heure de recherches infructueuses, Jean-Paul et moi nous nous sommes retrouvés dans la propriété de Kybourg, près de Chavannes au milieu de la forêt.

Soudain la pluie cessa, le soleil arriva sur deux cavaliers trempés jusqu'aux os et...  sortant d'un hangar, archi-sec, en hennissant en nous voyant : "Flocon". Qui s'était mis à l'abri.

Nous rentrâmes au manège avec le vagabond et avons consolé son propriétaire..


Cheval bruyant !

Dès les débuts du manège j'ai donné la préférence pour l'école, aux chevaux de Franches-Montagnes, calmes, sages, faciles, ils étaient l'idéal pour les débutants. Parmis ceux-ci il y avait "Riquita" achetée en 1968, en plein boum à la radio de la chanson de Georgette Plana "Riquita Fleur de Java".
Certaines cavalières n'aimaient pas la monter car "Riquita" avait une partcularité qui faisait bien rire :
Elle avait une digestion particulière qui provoquait des flatulences bruyantes et ceci au rythme du trot...
Quand nous faisions des petites épreuves de dressage, les juges ne voyaient pas d'un bon d'oeil ce tohu-bohu. Mais j'avais trouvé un subterfuge qui consistait avant la reprise d'introduire une dose de graisse à traire dans son fondement..


 Cesare Togni

Je ne souviens plus de l'année mais c'était autour de 1970, le cirque Cesare Togni, un cirque italien, était bloqué à la frontière Suisse sur Divonne en France. Des problèmes avec un homme d'affaire qui avait organisé une tournée désastreuse en France.
Le cirque était sans fourrage pour les animaux.
J'avais mon manège à quelques kilomètres à Chavannes-des-Bois, et j'avais apporté du foin pour dépanner avant que le cirque ne retourne en Italie.

Une vingtaine d'année plus tard je croise le cirque Cesare Togni et vais visiter la ménagerie.
Incroyable : je recontre Cesare et étonnant, il me reconnaît et me remercie encore !
Un sacré bonhomme avec un grand charisme !


photo LE CIRQUE NOCK 1978


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Merci à Fabrice Vallon, Jean Pierre Jerva, Fabien Arpin-Pont, Patricia Philipona, Martine Simon, Christian Sudre et tous les autres pour les photos qu'ils ont mises gentiment à disposition pour orner la page(et les suivantes).

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