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SOUVENIRS D'UNE ÉPOQUE ...
No: 01 mis à jour le 4.11.2024
Quand j'ai mis pour la première fois mon séant sur un cheval (et aussi
dans les copeaux du manège!) c'était au début des années 50.
Je me
rappelle qu'à cette époque des chevaux de travail étaient encore
présents en ville de Genève.
Il y avait d'abord les fiacres sur le quai
du Mont Blanc et les chevaux lourds de Sauvin Schmidt et de Naturel le Coultre qui livraient les
caisses de boissons dans les cafés et autres paquets encombrants.
Je me
souviens même qu'un certain hiver rigoureux, ces chevaux passaient le
triangle sur les trottoirs de la ville pour les débarrasser de la neige.
Aujourd'hui il n'y a plus de chevaux en ville, à part quelques policiers (essais
début 2024) et les petites vieilles qui couraient derrière les chevaux avec
pelle et ramassoire afin de récolter le précieux engrais naturel pour leurs
géraniums, ont disparu par conséquent.
Il y avait aussi du côté de Carouge des
chevaux qui étaient encore au service des maraîchers.
Rappelons-nous qu’à cette époque, les manèges genevois vendaient leur
fumier aux champignonnières du Bois de la Bâtie, celà leur payait la paille.
puis il y a eu les champigonneries françaises qui venaient gratuitement.
Les
cultures suisses débordées se font payer encore actuellement. Les temps ont bien
changé.
Quand j’allais en vacances chez mon oncle Victor viticulteur dans le
Mandement, il y avait le vieux « Riquet » qui tirait la houe dans les
vignes (il a vécu jusqu’à 35 ans).
Et en campagne beaucoup de chevaux
étaient encore attelés à la herse ou au semoir, souvent c’était les
remontes des « dragons » de l’armée suisse que j’allais monter le
dimanche, je pense à la jument "La Passion" de Pascal Baud à Tannay, aux chevaux
de la famille Luginbühl de Veytay et "Boule" le vieux cheval du chevalier du Temple
Solaire Giaccobino, de la Pierre à Penny qui finit dans la folie incendiaire du
Gourou en octobre 1994.
Tous ces chevaux travaillaient parfois jusqu’à plus de 8 heures par
jour, et le repos ils le trouvaient devant un mur sale dans une écurie
sombre qu'ils partageaient avec le jeune bétail, attachés par deux cordes au
bout desquelles pendaient de lourds poids de bois et ils devaient
encore arracher le foin d’un râtelier placé en hauteur.
Sans être en quoi que ce soi nostalgique ; Je me pose souvent la
question :
- Étaient-ils vraiment plus malheureux que nos chevaux qui disposent
actuellement selon les nouvelles normes de l’Office Vétérinaire Fédéral
d’un grand box de 15m2, d’une aire de sortie, qui bénéficient des
talents de grand nombre de thérapeutes et d’éthologues de toutes sortes
qui décident pour eux ce qui est mieux ?
- Je n’en suis pas si sur…
Pour avoir longtemps côtoyé ces chevaux, je peux dire presque avec
certitude que la plupart vivaient en harmonie avec leurs compagnons de
travail, ils vivaient aussi très vieux. Plus vieux que nos chevaux de sport.
C’est clair qu’il ne nous reviendrait pas en tête de laisser nos
chevaux en stalle.
Actuellement tout est proposé aux propriétaires de
chevaux pour le bien-être des chevaux.
Vraiment tout, que pour les chevaux ?
Ne serait-ce pas principalement en
touchant aux âmes sensibles le moyen de faire de l’argent ?
Note :
Quand j'ai construit mes
écuries de Chavannes-des-Bois, de Prez-vers- Noréaz avec les box de 3mX3m, et celà me
semblait suffisant d'autant plus que c'est dans des plus grands box que j'ai trouvé
parfois des chevaux coincés contre la paroi, car ils se roulaient avec plus
d'entrain..
On a créé depuis des brevets, des diplômes de détention, des stages de
toutes sortes pour comprendre les chevaux, des méthodes d’équitation
avec tout un équipement onéreux qui va avec, éthologues, ostéopathes,
comportementalistes, chuchoteurs, nutritionnistes, nouveaux maîtres,
gourous, magnétiseurs, pareurs holistiques, communicateurs intuitifs,
et j’en passe, et des meilleurs !
La plupart se présentent comme les
sauveurs de notre monde du cheval.
- Mais combien d'entres-eux expliquent déjà comment respecter la bouche
du cheval ? - Comment s’asseoir au montoir doucement en utilisant un escabeau par égard pour le dos du cheval ? - Comment les caresses, les récompenses sont plus bénéfiques pour le cheval qu’un caveçon ou les coups de cravache ? - Comment une longue balade au pas dans un terrain vallonné équivaut largement à une séance aux enrênements dans un marcheur ? - Comment un cheval apprécie plus une branche de noisetier qu’un bonbon vitaminé ? |
N'hésitez pas, contactez-moi par mail, je me ferai un plaisir de vous répondre. |