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C'est ainsi qu'un journaliste m'avait qualifié lors d'une
interview.
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C'est en 1953
que j'ai eu mon premier contact avec les chevaux... ou plutôt avec la
sciure d'un manège ! |
En 1966 je fonde le Manège des Bois à Chavannes-des-Bois et pendant 11 ans le développe avec succès.
En
1968 j'épouse Michèle à la suite d'une rencontre
"accidentelle"
... à cheval bien évidement !
Toujours attiré par le spectacle équestre j'ai fait
la connaissance du Maître Ecuyer Fredy Knie senior. C'est grâce ou "à
cause" de ce
grand homme et d'autres dresseurs de cirque, que ma passion pour le
cirque équestre va prendre petit à petit le dessus.
C'est à
Chavannes-des-Bois qu'arriva
C'est ainsi qu'en 1977 je crée
mon propre show : le «Cavalcade Circus». Un spectacle éphémère de
2 heures
pour 2 jours seulement. Préparé avec mes élèves du Manège des Bois et
déjà avec mon fils Hervé âgé de 4 ans. Le bénéfice va à la
fondation "Terre des Hommes".
Le succès remporté m'encourage à prendre LA décision : la
famille va quitter la vie sédentaire.
Juste avant d’ouvrir mon manège j’avais déjà mes deux chevaux à Chavannes-des-Bois.
J’allais souvent promener mon premier cheval
Choucas
en tenant Brigitte la jument de mon père à ma droite à l’aide d’une courte longue
(monter en dextre). Les deux chevaux s’entendaient bien et je pouvais
même sans problème galoper ainsi.
Un beau jour de 1967, je descendais au trot un chemin agricole direction les bois de Versoix.
A une dizaine de mètres de l’entrée de la forêt, je senti Choucas se crisper, je l’encourageai un peu et puis j’entendis un bruit de bois cassé venant des arbres,
les chevaux l’entendirent aussi, s’arrêtèrent et soudain un beau sanglier sortit du bois fonçant sur nous...
Depuis ce jour quand je me promenais dans la forêt avec les deux chevaux je chantais à tue-tête ce qui m’a créé pas de curieuses rencontres avec des promeneurs qui me regardaient comme si j’avais quelque chose de pas normal. Les nudistes qui hantaient régulièrement les bois de Versoix avaient aussi le temps de se rhabiller avant que j’arrive. |
C’est fin 1967 que j’achetais Ralph le premier cheval de mon futur manège,
un cheval suisse fils de l’étalon du Haras d’Avenches Raphaël. Raphaël transmettait de mauvais pieds
à ses poulains,
faibles et cassants, ils étaient presque tous alezans brûlé.
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Lorsque je dirigeais le Manège des Bois à Chavannes-des-Bois,
j'organisais chaque dimanche matin une balade de 2 heures, parfois
plus.
J'avais avisé mes clients que nous partirions à 9 heures et que ceux (ou celles) qui ne seraient pas à cheval à cette heure
précise resteraient sur le carreau.
J'avais un très fidèle client,
directeur de banque à Genève qui arrivait toujours à la limite de
l'heure. Je lui précisais un jour :
- "Sachez que même si vous
arrivez à 9 heures et par conséquent vous n'aurez pas le temps de
préparer votre cheval ; nous partirons sans vous et ce sera fini pour
vous, de nombreuses personnes attendent une place libre !"
Il me
répondit:
- "Sachez que si un jour je ne serais pas là, c'est que je
serai mort !"
Les semaines passèrent et un beau dimanche mon client,
pas là !
Le lundi matin je lis le journal "La Suisse"
(feu la Suisse en 1998) et vois avec
stupéfaction dans la rubrique nécrologique le nom de mon client.
Je me dis qu'il ne m'a pas menti...
Deux jours plus tard, qu'est-ce que
je vois arriver dans la cour du manège ?
La voiture du client !
Et qui en
sort ? Mon client bien vivant :
- "Désolé pour dimanche, j'ai eu un
accident sur le quai du Mont-Blanc en venant chez vous et comme je sais
que c'est compliqué avec le téléphone chez vous (*)
j'ai préféré venir m'expliquer de vive voix pour m'excuser ! "
J'étais abasourdi, et
lui racontais la rubrique nécrologique à son nom sur la Suisse deux
jours plus tôt.
Il me répondit qu'en effet un homonyme était décédé la
semaine dernière et qu'il avait eu pas mal de problèmes avec cela.
Nous avons bien rit, même si l'histoire n'était pas drôle.
Et le dimanche
suivant tout rentra dans l'ordre.
* En effet, à cette époque, il
n'était pas possible d'avoir un téléphone avant plusieurs années, les
lignes étant toutes occupées et les portables pas encore en service. Les
gens qui voulaient m'appeler utilisaient le numéro du restaurant des
Chasseurs situé de l'autre côté de la route et le patron Jimmy avait une
clochette pour me signifier qu'un téléphone m'attendait. C'était
d'ailleurs assez épique lorsque j'étais à cheval !
Un jour, toujours dans
les années 70, pour la ballade dominicale, une charmante cliente se présente et refuse de porter sa bombe. |
Toujours à Chavannes-des-Bois dans mon manège j'avais un pensionnaire "Flocon",
un franches-montagnes alezan très gentil qui appartenait à un
scientifique du CERN. C'est homme venait faire ses ballades à n'importe
quelle heure et ne se mêlait jamais à nos groupes.
Un dimanche matin
nous étions rentrés de ballade juste avant la pluie et étions en train de manger
avec Sylvianne et Jean-Paul des amis, quand soudain on tapa à la porte
...
Quelle ne fut pas ma surprise de voir Isvardas, le propriétaire
de Flocon, couvert de boue et bégayant, visiblement choqué, qu'il ne se
rappelait de rien si ce n'est qu'il s'était retrouvé sous la pluie battante
assis dans une flaque de boue et plus de Flocon.
Il avait réussi à
revenir à pieds au manège où il pensait retrouver Flocon.
Ce qui n'était
pas le cas.
Jean-Paul et moi sommes alors partis toujours sous la
pluie, à cheval chercher de part et d'autre le fameux Flocon, pendant
que Michèle et Sylvianne partirent en voiture...
Au bout d'une bonne
heure de recherches infructueuses, Jean-Paul et moi nous nous sommes
retrouvés dans la propriété de Kybourg, près de Chavannes au milieu de
la forêt.
Soudain la pluie cessa, le soleil arriva sur deux cavaliers
trempés jusqu'aux os et... sortant d'un hangar, archi-sec, en
hennissant en nous voyant :
Flocon. Qui s'était mis à l'abri.
Nous
rentrâmes au manège avec le vagabond et avons consolé son
propriétaire...
Je ne souviens plus de l'année mais c'était autour de 1970, le cirque Cesare Togni, un cirque italien, était bloqué à la frontière Suisse sur Divonne en France. Des problèmes avec un homme d'affaire qui avait organisé une tournée désastreuse en France.Le cirque était sans fourrage pour les animaux. J'avais mon manège à quelques kilomètres à Chavannes-des-Bois, et j'avais apporté du foin pour dépanner avant que le cirque ne retourne en Italie. Une vingtaine d'année plus tard je croise le cirque Cesare Togni et vais visiter la ménagerie. Incroyable : je recontre Cesare et étonnant, il me reconnaît et me remercie encore ! Un sacré bonhomme avec un grand charisme ! |
Merci à Fabrice Vallon, Jean Pierre Jerva, Fabien Arpin-Pont, Patricia Philipona, Martine Simon, Christian Sudre et tous les autres pour les photos qu'ils ont mises gentiment à disposition pour orner la page(et les suivantes).
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