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Ces cinq années ont été certainement les plus extraordinaires que j'ai vécues :
En quittant le
cirque de Moira Orfei, la grande "diva" nous confia deux éléphantes qui
avaient bien mérité une bonne retraite sous le climat chaud de la
Sicile. Tout se passa pour le mieux pour les deux éléphantes, qui
reprirent rapidement « du poil de la bête », si je peux dire.
Elles étaient heureuses dans leur habitat avec une jolie piscine en prime, le climat doux de la Sicile
leur convenait bien et elles s'étaient vite attachées à Michèle
particulièrement. Elles avaient bien mérité cette nouvelle vie.
Mon travail quotidien avait pour tâches : préparation du régime de chaque animal,
soins aux animaux de toutes sortes,
captures d’animaux dangereux à l'aide de fléchettes anesthésiantes,
gestion du personnel et voyages dans les zoos d'Europe afin de ramener
des animaux.
Mais aussi en
l'absence sur toute l'île de vétérinaire ayant des connaissances sur les
animaux exotiques, je procède moi-même aussi à des opérations
chirurgicales, par exemples ;
- Recoudre la paume d'un singe
- Procéder à
une césarienne à une bisonne
- Réduire une fracture à l'aile d'un aigle, qui
fut la cible des chasseurs comme tant d'autres, et le relâcher
- Etc..
C'est dans notre cuisine, qu'une nurserie hébergeant jusqu'à une
vingtaine de bébés tigres, lions, panthères est aménagée.
C'est une
exaltation incroyable de soigner cet énorme Arche de Noé.
Je recueille
aussi les animaux blessés par les braconniers, les vétérinaires de
toute la Sicile m'envoient les animaux exotiques à soigner. C'est ainsi
que je me vois récupérer un couple de singes rouges dans un
appartement situé au sommet d'une tour.
Et aussi appelé par les
carabiniers je dois aller anesthésier un rhinocéros qui s'était
échappé pendant un transport dans un cirque...
Une aventure exceptionnelle, de gentils propriétaires me laissant carte
blanche pour organiser mon travail.
Et parallèlement, comme
le virus des chevaux ne me quitte pas, dès 1986 je dirige le «Centro
Ippico di Valcorrente». Cela nous fait particulièrement plaisir
de remonter à cheval après un an d'abstinence et les balades le long
de l'Etna sont magnifiques. En plus, Domino est content de retrouver
des congénères et en particulier une jolie ânesse sicilienne grise avec
laquelle il redevint papa d'un bardot !
A noter que ce charmant fiston
ne me laissait pas approcher sa mamy et me fonçait dessus lorsque je voulait
aller vers elle.
Dans ce cadre très
particulier, avec l'Etna comme décor, j'entraîne de jeunes cavaliers
d'obstacles aux examens fédéraux mandaté par la Fédération Italienne
des Sports Equestres.
Dès que le zoo marche bien,
avec un nombre considérable de visiteurs ; la "Cosa Nostra" (Mafia sicilienne) commence à réclamer le
"pizzo" aux propriétaires du zoo qui refusent.
Nous
ne sommes pas habitués à ce genre de vie, d'autant plus que le père d'un
copain qui venait jouer avec Hervé a été tué parce qu'il avait refusé
de payer pour sa protection.
Des bruits étaient revenus aux oreilles de mes employés que le directeur du
zoo étant suisse, il était forcément un riche banquier...
On nous a conseillé de renvoyer notre fils en Suisse,
continuer ses études, car c'était trop dangereux de le laisser aller à
l'école régionale de Paterno qui était un village fief d'une section de la Cosa
Nostra sicilienne très
active.
Des enlèvements, racket et menaces étaient courants.
Dans ces conditions nous ne pouvions pas rester dans ce magnifique cadre.
J'ai appris bien plus tard, les propriétaires du zoo ne voulant pas que je
culpabilise, que les deux éléphantes indiennes, Sherry et Baby se sont laissées mourir
dès notre départ refusant toute nourriture de la part des employés du zoo, que
j'avais pourtant formés.
Voici une vidéo prise un an après notre départ, on peut se rendre compte
de la grandeur de ce zoo et du nombre considérable des animaux. Les deux
éléphants africains ont remplacé Baby et Sherry !
On admire aussi la beauté du cadre dans les
oliviers et les mimosas. En regardant bien j'y ai reconnu un grand
nombre
de mes protégés.
Quelle tristesse... A chaque vision j'ai envie de pleurer...
Le zoo ferma définitivement en 2006 pour laisser place à un parc d’attractions
en 2012.
Dans l'impossibilité de trouver après notre départ un nouveau directeur
connaissant les animaux, le zoo s'est en partie transformé en parc de
jeux..
Mais qu'est-il advenu des tous les animaux ?
Cet animal m’avait dans le collimateur et je n’ai jamais su pourquoi ; Dès que j’apparaissais dans le chemin
le long de son parc,
il devenait fou, beuglait et faisait semblant de me charger. Sa clôture n’était pas assez solide et haute pour que je le nargue.
Nous décidâmes de lui trouver quelques compagnes. Mais auparavant il fallait lui construire une autre place, plus grande avec
une bonne clôture de plus de deux mètres, afin aussi de protéger le public.
Quand son nouvel enclos fut prêt il fallait le transférer et là ce n’était pas si évident.
Le fils du propriétaire, Michèle, quatre hommes costauds et moi avions préparé notre coup.
Voici comment ce « déplacement » s’est passé :
Une première injection d’Immobilon, un produit pour endormir les animaux sauvages, lui fut injecté à l’aide du fusil
lanceur de fléchettes.
Une deuxième injection lui fut envoyée, la première restant sans effet.
Il commença à chanceler, mais pas question de s’en approcher.
Il fallut une troisième dose un peu moins forte pour l’assommer de façon que nous puissions l’approcher.
Au total les
doses reçues étaient bien trois fois plus que la dose prescrite pour un tel animal.
Il était alors planté au milieu de son parc les quatre membres écartés telle la Tour Effel !
Avec beaucoup de précaution, nous nous approchâmes de lui. Il avait encore l’œil vif. Je préparai une quatrième dose au cas où !
Une poutrelle de bois d’environ trois mètres fut fixée entre ses cornes à l’aide d’une solide corde longue.
Et nous commençâmes le transfuge.
Deux hommes de chaque côté tenant fermement la poutrelle et moi accroché à la
queue.
Mais il commença à se réveiller et les hommes peu courageux me laissèrent pendu à sa queue que je lâchai après quelques
mètres de skijoering.
Il courut avec sa poutre toujours attachée à ses cornes et.. sauta sa clôture de
plus d'un mètre, toujours avec sa poutre entre les cornes et trois doses de
somnifère.
Arrivé de l’autre côté après quelques minutes il se calma et repris sa pose « Tour Effel ».
Je décidai de ne pas prendre de risque et lui injectai toujours à l’aide du fusil hypodermique
sa quatrième dose me
disant qu’il y aurait un risque qu’il y laissera sa peau, mais il n’y avait pas d’autres solutions.
Il tomba enfin dans un profond sommeil.
Nous réussîmes à le transporter sur une bâche tirée par toute l'équipe et à l’installer non sans
mal dans sa nouvelle maison. Mais il fallait enlever la poutre d’entre ses
cornes pour passer les différentes portes qui le conduisait à sa nouvelle demeure. La longue et solide corde restant attachée à ses cornes.
Une fois tiré dans sa maisonnette. Mais les hommes me laissèrent seul pour lui défaire la corne
!
Il était encore assez vigousse pour me blesser.
Mais il fut libéré et je lui injectai l’antidote pour le réveiller complètement.
L‘antidote injecté n’eut aucun effet immédiat, il se réveilla complétement qu’après une bonne heure.
Il sorti de sa maisonnette et couru découvrir son enclos comme si rien ne s’était passé.
Il continua et cette fois pour de bonnes raisons à me détester. Si bien que j’évitais le plus possible à passer le long de son enclos.
Même lorsque je me fondais dans la foule il me discernait à 100 mètres et commençait à s’exciter.
Vraiment un drôle d’animal !
En 1987 les cirques italiens qui invertissaient dans du nouveau matériel plus confortable pour les animaux recevaient une aide substantielle
du gouvernement.
Ce qui eu pour effet que certains cirques profitèrent et achetèrent des animaux exotiques sans rien y connaître.
En mars au matin je suis appelé par les carabiniers de Catane.
- « Pouvez-vous capturer en urgence un rhinocéros qui s’est échappé d’un cirque à Catane ? »
Ni une ni deux je réponds que je fais au plus vite et prépare le fusil hypodermique. Je le charge d’une fléchette d’Immobilon,
je prépare aussi la seringue de réveil ainsi que la seringue d’antidote prévue au cas où un homme serait accidentellement atteint par la fléchette.
C'était la procédure.
Et je pars immédiatement pour Catane auprès du Cirque.
En réalité le rhinocéros s’était échappé de son véhicule lors du transfert à son
parc et avait cherché un endroit au repos pour s’y installer.
Il avait visité des camions et avait fini par grimper sur une remorque d’où il n’arrivait pas à redescendre
en marche arrière. Mais à la fin il est sorti tout seul ou avec l’aide de son dresseur.
Je n'ai rien compris, car quand je suis arrivé tout était rentré heureusement dans l’ordre et je n’avais pas eu à intervenir.
A noter que personne ne m’a remercié de mon arrivée en urgence prêt à intervenir.
Un jour les propriétaires du zoo me demandèrent de trouver des raton-laveurs,
ils avaient préparé une magnifique place pour eux à l’extérieur.
Un de mes amis en Suisse avait un petit zoo et croulait justement sous ces animaux farceurs.
Je pris l’avion et me rendis chez lui. Nous fîmes affaire et je reparti avec un mâle et deux femelles chacun dans une cage de transport pour petit chien.
Un vétérinaire fit les certificats vétérinaires de vaccinations et de bonne santé.
Je me pointai à l’embarquement de l’aéroport de Genève indiquant au préposé qu’il s’agissait de chiens de race spéciale et que je me rendais à une exposition en Sicile.
Les trois cages partirent pour la soute à bagage et « advienne que pourra ! ».
Arrivé à Catane après une escale à Rome, j’attendis avec un peu d’appréhension mes trois « toutous ». Et, miracle ils arrivèrent sains et saufs
sur le tapis roulant. Je ne demandai pas mon reste et parti pour le zoo.
Nous relâchâmes les raton-laveurs dans leur magnifique place.
Nous ne les revîmes jamais ! Ils disparurent pendant la première nuit !
Une autre expédition dans le même genre s’est passée également depuis la Suisse.
J’avais été mandaté au zoo de Bâle pour chercher un groupe de singes macaques
composé d’un mâle et de quatre femelles.
C'est fois-ci avec tous les documents du zoo (SITES & Co) parfaitement en ordre,
j’embarque à nouveau sans problème à Cointrin.
Les singes ne sont jamais arrivés. Encore un coup de la
malédiction !
Il paraitrait qu’à l’escale de Rome des employés auraient ouverts les cages pour les prendre
et...
Je n’ai jamais su exactement ce qui leur était arrivé, mais gageons que ceux qui auraient tentés de les attraper se soient faire mordre
Un jour le propriétaire du zoo m'avertit que des animaux arriveront dans les prochains jours venant du zoo de Fiumicino en faillite.
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Un dimanche, il y avait foule dans le zoo. Je faisais ma ronde comme toujours sur mon mini-scooter quand je vis un attroupement vers la fosse aux babouins.
Je m'approchait et stupeur :
Le mâle babouin hamadryas était assis à
l'extérieur sur le muret de son enclos, et recevait avec délectation des cacahuètes d'un spectateur. |
OUF !
Et je respire un bon coup. Puis j'explique et m'excuse auprès du spectateur à qui j'avais arraché
des mains le paquet de petites légumineuses.
Il est temps de faire rentrer le fugitif rejoindre ses femmes.
J'ouvre la porte de sa maison et muni d'un tuyau d'eau, je le chasse pour qu'il y rentre.
J'ai eu la peur de ma vie, car ces animaux sont plus dangereux que les fauves.
Dès le lendemain on a modifié le mur en lissant le béton pour le rendre
plus glissant.
En 1987 nous habitions dans une maison de maître, mise à disposition, isolée à environ 500 mètres du Parco-Zoo.
Un beau matin devant notre maison je trouve un chien genre griffon noir. Je me méfie toujours de ces chiens errants, il y en a tellement en Sicile, mais celui-là à ma vue, frétille de la queue et se couche en signe de soumission.
Il n'est pas sale mais affamé. Michèle lui apporte quelques restes. Il se jette dessus, je le laisse tranquille, je ne veux pas qu'il s'attache à nous s'il a des maîtres quelque part.
J'essaierai de voir s'il est encore là quand nous reviendrons manger à midi.
A midi le chien est toujours là en bas des escaliers, à notre arrivée il
nous fait la fête.
Il mange encore avec beaucoup d'appétit. Le soir quand nous arrivons à la maison il est sur la première marche.
Après lui avoir donné encore à manger je lui installe une couverture dans le bucher, en laissant la porte ouverte.
Le matin il nous attend sur la deuxième marche de l'escalier. A midi, il est sur le palier, je me décide enfin à le caresser histoire de voir s'il a un collier ou un tatouage.
Je ne veux pas m'attacher à lui. Mais celui-là est spécial, son attitude non invasive, discrète et ses yeux incroyables semblant me dire :
- Alors Henri tu me gardes ?
Il se met sur le dos pour recevoir des caresses, il est très poilu, mais pas sale.
Soudain je sens quelque chose d'étrange dans ses poils du ventre en retirant ma main je trouve quelques taches de sang.
J'appelle Michèle et nous inspectons le chien soigneusement.
Ce que nous découvrons est irréel :
Il a une suture du menton au pénis, cousue avec du fil nylon bleu. Les points sont bien faits, par un professionnel sans aucun doute. Une partie des points sont partis d'eux-mêmes, d'autres sont encore là assez détendus et enfin d'autres sont infectés. Nous ne comprenons pas ce qui s'est passé avec ce chien.
Impossible qu'il ait eu un accident. La coupure est parfaitement droite, les poils sont rasés juste sur deux centimètres de chaque côté. Je chien a été littéralement ouvert sur toute la longueur de son dessous. Puis recousu.
Nous pensons assez vite à un laboratoire d'essais sur les animaux, ou d'une école vétérinaire, mais le zoo est isolé à plus de 15 kilomètres de Catane.
Quelqu'un l'aura déposé devant le zoo à nos bons soins !
Je décide de lui enlever le reste des points de suture,
il y en a bien une vingtaine d'infecté et une trentaine encore là mais sur la cicatrice bien fermée.
Je vais dans mon bureau chercher, désinfectant, ciseaux, pinces et commence l'opération. Le chien ne bouge pas il reste sur le dos, pas besoin de le tenir,
à chaque point infecté, il me lance un coup d'œil.
J'arrive après plus de 30 minutes à avoir tout retiré, je désinfecte le tout, caresse le chien :
- Ça y mon bonhomme tu peux te lever !
Une dernière caresse et le chien se lève d'un bond, je me dis il s'en va, enfin délivré.
Oui, il court jusqu'à l'autre bout de la terrasse et revient à 200 à l'heure, puis repart et reviens. Un délire canin de bien dix minutes.
Puis il vient s'assoir sur mes pieds et me regarde, il me fusille du regard l'air de dire :
- J'peux rester Henri !
Depuis ce jour nous avons fait la rencontre extraordinaire d'un chien à qui il manquait juste la parole.
Il aurait pu nous dire ce qui s'était passé avec lui:
Un laborantin avait-il eu pitié de lui, et l'avait porté devant le zoo, pensant que nous allions nous occuper de lui ?
Ou bien s'était-il réveillé après une expérience qui devait finir par une euthanasie ?
Il semble peu probable qu'il ait fuit et arrivé de lui-même au zoo ?
NNous ne le saurons jamais.
Pendant les semaines qui suivirent, Pipo resta autour de la maison fidèle comme
seuls les chiens peuvent être.
Il adorait se faire épouiller par notre petite guenon macaque qui n'avait pas pu être intégrée au groupe ayant été trop longtemps avec les hommes.
Le chien et le singe s'entendaient à merveille.
PuPuis un soir Pipo n'était pas là comme à l'accoutumée nous attendant devant la maison. Il n'était pas non plus dans le bucher.
Nous ne nous sommes pas inquiétés, il avait été roder surement.
Le matin et les jours suivants pas de nouvelle.
Nous l'avons appelé, cherché, mais rien il avait disparu comme il était arrivé.
Après une dizaine de jours de disparition, j'allais comme chaque soir chercher quelques bûches dans le bucher et senti une odeur insupportable.
Je vais chercher une lampe de poche et aperçois l'horreur sur la couverture de Pipo :
Il était là agonisant, une patte de devant manquante, la gangrène jusqu'à son épaule, les vers grouillaient sur la plaie où l'on devinait encore quelques os de l'épaule. J'étais dans l'impossibilité de le soigner, son état était terrible. Il me restait qu'à abréger ses souffrances.
Je suis allé dans mon bureau du zoo chercher le produit pour euthanasier les animaux et lui donnai la dernière piqûre de soulagement. Nous lui avons donné une sépulture dans le verger et sommes allés nous coucher tristes et fâchés contre les hommes.
Ce qui s'était-il passé ?
FaciFacile de comprendre ce qui s'était passé :
Il avait senti quelque chienne en chaleur ou avait suivi un lièvre, ça nous ne le saurons jamais.
Mais il avait été pris dans un piège que mettent les chasseurs ou braconniers de la région, il avait dû y rester une semaine se débattant jusqu'à que
son membre se détache, puis tant bien que mal il était arrivé jusqu'à sa couche pour y chercher de l'aide. Mais cette fois je n'avais pas pu le sauver.
Je m'imagine, le courage de se chien, sa détermination, sa reconnaissance envers nous malgré tout le mal que les hommes lui avaient fait.
Pipo nous ne t'oublions pas !
EncoEncore aujourd'hui quand j'écris ces
mots, les larmes me montent aux yeux...
Pour le retour en Suisse, le camion Mercedes qui me restait avec le matériel et Domino n'étant plus immatriculé il fallait le charger sur une remorque pour rentrer en Suisse.
Michèle m'accompagna dans ce périple, Hervé étant déjà parti en Suisse.
Petit rappel : Le "pizzo" est une somme réclamée sous la menace par une
personne mal-intentionnée souvent membre de la Cosa Nostra.
Une fois sur le quai il nous demanda de décharger le camion car il fallait prendre le ferryboat avec nos propres moyens et
qu'un autre transporteur nous attendrai à La Spezia puis il partit sans oublier de se faire payer
une somme énorme pour une vingtaine de kilomètres seulement.
Vous voulez passer directement à l'année concernée par votre
recherche
Le bureau des autos lausannois a demandé de présenter le véhicule pour
pouvoir nous attribuer des plaques provisoires... On marche sur la tête
dans cet office ! Puisque c'était justement pour ramener le véhicule en Suisse !
A l'entrée de la douane du port de Catane, pas trop de problème, le chauffeur nous demanda seulement un
"pizzo" pour que le fonctionnaire puisse ouvrir la barrière. Sinon il mettait notre véhicule en fourrière...
Le capitaine du ferry refusa de laisser charger le camion, parce qu'il n'avait pas de plaques ce n'était à ses yeux plus un véhicule mais un container
et il ne prenait pas en charge les containers...
Le portier de la douane réapparu et comme par hasard avait la solution pour nous, il avait un "cousin" qui possédait une remorque
sur laquelle nous pourrions charger notre camion puis le prochain ferry ne pourrait pas nous refuser puisque
sa remorque avait des plaques...
Le "cousin" arriva, demanda à être payé à l'avance
(grassement) puis grâce à une rampe naturelle nous chargeâmes le camion.
Et là le capitaine du deuxième ferry arriva et dit qu'il ne pouvait pas mettre la remorque dans la cale le tout étant désormais trop haut.
Mais il avait une solution, il s'agissait de conduire à l'aide d'un tracteur la remorque sur le pont du ferry à la proue.
Re "pizzo" au capitaine !
Re "pizzo" au conducteur d'un tracteur qui passait par-là
comme par hasard !
Arrivé à quai à La Spezia le capitaine nous donna 15 minutes pour décharger la remorque sinon il retournait à Catane avec !
Mais…il connaissait un "cousin" (lui aussi) qui pouvait avec son tracteur décharger la remorque.
Re "pizzo" au capitaine !
Après avoir déchargé la remorque au milieu du port le conducteur du tracteur réclama encore un "pizzo" !
Je tournais dans tous les coins du port pour trouver une rampe.
Rien ! Mais.. il connaissait un « cousin » (lui aussi..) qui pouvait venir avec un élévateur de container décharger le camion. Il réclama un "pizzo" pour le payer et disparu.
La suite est une série d'événements toujours payants naturellement !
Enfin nous arrivons à deux heures du matin à la douane de Divonne-les
Bains, le douanier français nous gratifie à moitié endormi d'un :
- "Tout est en ordre ?"
Je répondis par
un signe de la tête et nous arrivons à la douane suisse de Chavannes-de-Bogis.
Le douanier suisse nous dit qu'il n'est pas possible de dédouaner maintenant, je lui répondis que je le savais bien et
que le transitaire (que je connaissais) viendra à l'ouverture des bureaux.
Effectivement vers 8 heures le transitaire règle rapidement les documents
pour le matériel.
En ce qui concerne Domino, il manque naturellement des documents : Contingent d'importation et test de Coggins encore obligatoire à cette époque pour le poney
et certificat vétérinaire.
Le test de Coggins aurait pu être demandé à un vétérinaire de Catane, mais renseignement pris entre le prélèvement du sang et l'arrivée du document,
il peut se passer un, et même parfois jusqu'à deux mois, donc plus valable
pour la douane.
Je téléphone au vétérinaire Fritz Gubler de Nyon qui me connait bien et il annonce aux douanes que tout est en ordre il fera le test à l'écurie au
manège de Chavannes-des-Bois chez Dany et Tatou les sœurs de Michèle. (Il n'est jamais venu...)
Nous débarquons au manège et le chauffeur ne demande pas son reste pour repartir.
Pas de "pizzo" cette fois ! Non, mais !
Première chose s'occuper de Domino qui à peine lâché dans le manège se met à nous faire tout son numéro, cabrioles, cabrés, couchés, etc..
Il a vraiment l'air de vouloir nous épater, quel artiste !
Assis sur des cavalletis ; on est tous pliés de rire.
Bilan de ce retour :
Un gros stress tout le long de ce périple. Car dépendant de personnes
escrocs, peut-être même dangereuses et puis tout l'argent mis de côté pendant
ces années... partit !
NB : Si Domino ne se serait pas trouvé dans le camion, j'aurais
laissé le camion partir sans frein dans l'eau du port... Y foutre le feu
m'aurait encore coûté trop cher...