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Juillet 2005 après avoir ramené Gateado en Suisse,
où il fera le bonheur d'un cavalier tessinois, nous débarquons à Cabris
auprès du magnifique cirque français. |
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Il a fallu se battre, renvoyer quelques rebelles et les remplacer par
des Ukrainiens.
C'était la bonne solution car à partir de ce moment ils
n'ont plus discuté mes ordres.
Chapeau à la famille Gruss qui a accepté
toutes mes réformes qui ont donné petit à petit l'exemple qu'une
ménagerie ambulante exemplaire pouvant donner aux animaux tout le
confort nécessaire à chaque espèce.
Pendant les derniers mois de la tournée 2005, je me suis contenté d'aider
Gilbert avec ses chevaux de liberté.
Le problème que j'avais à résoudre et
que j'avais solutionné chez Moira Orfei était que les étalons à peine sur la
piste surélevée se mettaient à crottiner et quand un commençait ; les autres se
dépêchaient de faire de même. Cela horripilait Gilbert et on le comprend.
Au bout d'une quinzaine de jours ce problème récurrent était pratiquement
résolu.
Avant la fin de la saison Gilbert Gruss m'exposa
deux de ses désirs, avoir un grand numéro d'exotiques et un cadeau de
Noël pour sa fille Laura (un amour d'enfant).
J'avais ma petite idée et m'embarquai pour la Suisse
chez mon ami Urs Strasser (1947-2013) propriétaire du cirque suisse
Medrano (suisse). Urs était un homme exceptionnel avec les animaux. Il
récupérait les excédents des zoos principalement des mâles dont les
zoos se débarrassent souvent de manière pas très éthique !
Urs m'a présenté un numéro avec trois chameaux, un zébu, un yack, une vache hongroise, trois zèbres, trois
ânes et cinq lamas, mais le clou du numéro c'était un zébroïde issu
d'une ânesse et d'un zèbre.
Ces animaux exécutaient un numéro
magnifique, très compliqué mais bien routiné.
Après consultation avec
Gilbert Gruss, nous décidâmes de louer ce numéro pour la saison 2006
et je le présenterai.
Urs Strasser avait aussi un numéro de six poneys
Shetland qu'il voulait vendre.
C'est justement le cadeau de Noël que Gilbert
voulait offrir à sa fille Laura tout juste âgée de 7 ans.
Affaire fut
faite et je fus désigné pour entraîner la petite artiste.
Il fut convenu que les animaux arriveraient à Bordeaux dès le montage du cirque fini et que Urs Strasser me coacherait pour la présentation.
Pendant la période de "repos" aux quartiers d'hiver à La-Fontaine-Saint-Martin, les répétitions vont bon train.
Tous les matins pour 9 heures je préparais les huit chevaux lusitaniens que présentait Gilbert pour
des répétitions avec lui.
Après des fêtes où le cœur n'y était pas
vraiment, le lundi 2 janvier, passé 9h15 Gilbert n'étant pas arrivé et je lui lançai un
coup de fil pour lui rappeler notre rendez-vous :
-
"Gilbert vous avez
oublié l'heure, vos 8 enfants vous attendent pour répétition ! "
La réponse fut courte
mais glaçante, trois mots :
-
"Arlette est morte !"
Je me senti vraiment con
et bredouillai quelques mots de sympathie.
Une Grand Dame du monde
cirque venait de s'éteindre mais sa présence resta dans le cirque..
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Au début de la saison à Bordeaux les animaux arrivèrent enfin de Suisse.
Après moultes problèmes douaniers et sanitaires,
notamment à cause des bovidés, (certificat manquant pour une vache qui dû être
refoulée) les animaux arrivèrent. Grosse déception des trois beaux chameaux
adultes vus en Suisse il n'en resta qu'un qui mourut d'ailleurs la première nuit
(anomalie cardiaque congénitale fut trouvée à la nécropsie, il n'aurait de toute
façon pas vécu encore longtemps). Les deux autres ayant été remplacés par des
jeunes, ça allait être difficile.
Répétitions, répétitions et encore répétitions, c'était très compliqué
car ces animaux étaient un peu perdus avec les deux nouveaux chameaux
et sans deux animaux importants dans la chorégraphie.
Gros problème
aussi avec le premier zèbre qui stressait trop sur la piste de coco
surélevée du cirque Arlette Gruss.
Afin de ne pas garder un animal pas
heureux, nous eûmes la sagesse de le renvoyer en Suisse.
Mais grâce à
Urs je fus prêt pour la première. Le numéro tourna super bien toute la
saison et remporta un grand succès.
Je
m'occupais aussi de préparer la petite Laura à présenter les six poneys
la saison prochaine.
Élève attentive et toujours de bonne humeur
c'était un plaisir de l'entraîner.
Je me suis aussi occupé des
répétitions du groupe de liberté qui passèrent dans les mains de Linda
Gruss après Gilbert qui avait trop à faire après la perte de sa mère
Arlette en janvier.
Linda était comme sa fille Laura, une élève
attentive toujours positive et les chevaux étaient calmes avec elle.
Linda et moi présentions aussi un pas de deux aux longues rênes ; elle
avec Bandido un fils de Novilleiro le célèbre lusitanien vu sous la
selle de Michael Whitaker et moi avec notre fidèle Don Carlito.
Tout au
long de la saison le numéro des exotiques tourna si bien qu'un directeur de
cirque italien aurait nous l'emprunter pour l'exhiber (lui-même) au Festival du
Cirque de Monte-Carlo en janvier 2007.
A la fin de la saison Gilbert proposa à Urs Strasser de lui racheter le
groupe d'exotiques afin que je puisse préparer une nouvelle
chorégraphie pour l'an prochain.
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