HENRI WAGNEUR
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   LE TROT ENLEVÉ HARMONIQUE    

No: 34 mis à jour le 12.11.2024


Cette page est essentielle pour tous les cavaliers et les chevaux, elle devrait être payante !Mais ce tuturiel est gratuit !
Profitez vite avant que je change d'avis !


Tout d'abord ; Qui a inventé le trot enlevé ?

Petit indice :
En anglais c'est le "posting trot".
Le trot enlevé a été créé par les anglais et son nom vient qu'il était utilisé par les cavaliers qui montaient un des chevaux de tête des diligences  postales (mail-coaches) lorsque les trajets étaient par temps de brouillard afin d'éviter les accidents.
Les longs voyages au trot assis la plupart du temps étaient inconfortables.
Voilà le pourquoi du trot enlevé.

Le trot enlevé est-il réellement une allure confortable pour le cheval ?
C'est une question importante car en dehors d'être une allure confortable pour le cavalier, est-ce aussi le cas pour le cheval ?

Il ne faut pas différencier le trot enlevé en assiette de dressage ou en assiette de saut.
Ce qui différencie ces deux manières de trotter enlevé est uniquement la longueur des étriers qui va déterminer l'inclinaison du mollet et par conséquent du buste en position enlevée.

Le trot enlevé est dans 95% des cavaliers mal exécuté, et au lieu de soulager le cheval il procure au dos du cheval, par ignorance, de graves traumatismes. Invisibles au début, mais qui apparaissent après plusieurs années.

Depuis quelques temps le trot enlevé revient sur la sellette dans les compétitions de dressage, certaines fédérations l'autorisent dans des reprises. Pas seulement en concours complet.

Lorsque je vais sur les places de concours ou que je regarde une vidéo sur Internet (même au niveau international) ; Je vois des horreurs, des cavaliers retomber lourdement dans une mini selle, d'autres (ou les mêmes) tirer  fortement dans la bouche du cheval pour s'élever.
Mettez-vous derrière un cavalier au trot enlevé et observez le dos du cheval, vous serez surpris, voire même horrifié !

Pas étonnant que nombre de chevaux souffrent du dos. Mais cela fait le beurre des ostéopathes, chiropracteurs et des charlatans !

Alors comment exécuter un vrai trot enlevé qui soulage le cheval et le cavalier ?

Voici comment avoir les conditions qui favorisent  une bonne exécution de trot enlevé:


LES ÉTRIERS

Chacun est libre de régler ses étriers à la longueur qui lui convient, mais l'important avant tout est que la cuisse suive le quartier de la selle, sinon cela n'a pas de sens. Donc la longueur des étriers ne dépend pas de la discipline, mais bel et bien du type de la selle.

Vous n'allez pas chausser des moonboots pour aller nager à la piscine !
Si vous regardez les vidéos des anciens cavaliers militaires aux JO de la première moitié du siècle dernier vous verrez qu'ils montaient avec une selle identique en saut et en dressage.
Leurs selles n'avaient pas d'énormes taquets avant comme maintenant ! 
Pas d'amortisseurs aussi !
Et peu de chevaux souffraient du dos.
D'où l'importance d'avoir une selle à la mesure du cavalier et adaptée à la discipline choisie.
LA SELLE

La selle est naturellement hyper-importante.
Elle doit correspondre aux critères suivants :

- La dimension du siège condorde avec la morphologie du cavalier
- L'ouverture du garrot correspond au cheval
- Le rembourrage des panneaux bien régulier donnant la position de la selle, ni penchée sur le garrot, ni relevée sur le devant.
Personnellement je n'ai jamais eu de problème avec des selles dont les panneaux sont rembourrés par de la laine, c'est le top
- Les pieds du cavalier doivent tomber naturellement dans les étriers, les étrivières restant verticales

Si toutes ces conditions sont remplises, la selle ne doit pas se décoller du cheval lorsque vous vous dressez sur les étriers.
Elle ne doit pas avancer ou reculer au travail.
Et dans ces conditions, l'utilisation d'amortisseurs et inutile.

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Si votre selle ne correspond pas à ces critères ;
Oubliez ce tutoriel et allez faire du transport de viande,
c'est tout ce que vous pourrez tirer de votre équipement et je plains votre cheval...
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Quand j'ai débuté l'équitation, nous avions de vieilles selles d'officier de la cavalerie suisse. J'ai même monté dans (plutôt dessus) des selles des dragons suisses sans taquet et dures comme la pierre. Toutes ces selles allaient à tous les chevaux (ou pratiquement). On ne pleurait pas, on souffrait souvent en silence.
Puis j'ai connu les selles allemandes un peu plus confortables. Et c'est là où business étant, il fallait des selles différentes pour chaque discipline, chaque cavalier, chaque cheval...

C'est enfin que j'ai connu un grand sellier (décédé depuis) qui faisait des selles qui convenaient pratiquement à 90% des chevaux, et ceci grâce à des subtilités :
Rembourage en laine, arçon avec des pointes courtes afin de ne pas gêner les épaules du cheval.
Et puis deux largeurs de siège conformomément à la morphologie plus large pour les femmes et plus étroite pour les hommes.

Ce maître a formé de grands selliers qui perpétuent cette manière de faire des selles.
L'un d'eux qui a fabriqué ma dernière selle :
Sellerie Curty de Grolley


L'ÉQUILIBRE

Afin de ne pas tirer dans la bouche du cheval pour s'élever. Le buste du cavalier doit être parallèle aux mollets et les étrivières doivent tomber verticalement. Ce sont les deux critères clefs du bon trot enlevé.
Bêtement on appelle ça en physique : avoir le centre de gravité en dessus du plan de sustentation...
Donc plus vous montez long, plus votre buste est moins incliné vers l'avant.

              
              
LA DYNAMIQUE

- Se lever le plus doucement possible et le minimum, très lentement en utilisant à peine le rebond du cheval.
- Atterrir avec légèreté, ne pas utiliser le dos du cheval comme un trampoline !
                                                    Sont les deux règles de confort du cheval.

Voici un exemple d'erreurs cumulées, et pourtant cet exemple est  enseigné sur un site de dressage ! 
C'est certain qu'il y a une recherche du parallélisme dans la position enlevée, mais au rassoit la jambe repart en arrière dans la bonne position de l'étrivière. Cela veut simplement dire que la cavalière de dressage n'ose pas se pencher en avant. C'est pourquoi elle doit donner un coup fort dans le dos pour décoller et pour conséquence de se lever trop haut...
Dans le trot enlevé la jambe doit rester en place sans se forcer. On appelle cela la fixité !


LES EXERCICES

Afin de constater si le trot enlevé est bien exécuté on peut procéder au test suivant :
Lâcher les étriers et voir si le trot enlevé est possible dans la même position.
N'en faites pas trop mais un peu chaque jour peut corriger votre position. On peut aussi en lâcher qu'un.
Si c'est impossible ou trop fatiguant :
Le problème vient de votre position, la longueur des étrivières mal réglée ou la selle mal adaptée à votre taille ou sa position sur le dos du cheval.


AU TRAVAIL (je déteste ce mot, je dirais plutôt à l'entraînement !)

En dehors de pouvoir faire de longues distances en extérieur sans fatigue, le trot enlevé peut très bien servir au dressage du cheval. D'ailleurs le Maître Nuno Oliveira en usait sans modération.
Aussi bien avec de jeunes chevaux qu'avec des chevaux confirmés.
Il m'avait personnellement indiqué cela, et j'en ai fait bon usage.
Je l'ai aussi conseillé à mes élèves.


SUR QUEL PIED ? (that's the question !)

Tout enseignant qui a appris le trot enlevé aux débutants a été confronté à apprendre à trotter sur le pied extérieur.
N'est-ce pas ?
Bon pied VS Mauvais pied ?
Théories farfellues sans aucune preuve réelle.

Eh bien moi pendant les trois ans que j'ai dirigé le Centro Ippico di Valcorrente en Italie je n'ai jamais eu ce problème !
Pourquoi ?
Simplement parce qu'il était coutume de trotter sur le pied intérieur.
Pratiquement tous les débutants qui se mettent au trot enlevé sans réfléchir sont automatiquement sur le pied intérieur lorsqu'il est longé dans ses premières leçons. Vous l'avez certainement observé.
C'est simple, le cheval sur le cercle au trot vous met de lui-même sur le pied intérieur. Peut-être qu'il se sent plus à l'aise ainsi. D'ailleurs j'ai moi-même aussi trotté sur le pied intérieur lorsque j'étais en Italie et je m'en suis senti bien.

Nuno Oliveira m'avait donné le conseil de faire du trot enlevé avec un jeune cheval avec lequel j'avais des difficultés avec les  épaules en dedans. Mais il fallait se mettre sur le pied intérieur afin tenir le cheval incurvé lors du temps en l'air.
Ça marche, et je vous conseille d'essayer comme je le fait faire régulièrement à mes élèves.
Le cheval reste décontracté ; c'est étonnant !

Voici l'exemple d'un instructeur italien qui explique le pourquoi de l'enseignement sur le pied intérieur est de tradition italienne.

Personnellement en Suisse j'ai toujours enseigné sur le pied externe, histoire de ne pas sembler extraterrestre !
L'essentiel étant de trotter régulièrement sur les deux pieds.


J'espère que cette page vous aura aidé.

Mais peut-être vous êtes parmi les 5% qui exécutent déjà un trot enlevé harmonique, qui ont une selle parfaite et n'ont pas besoin de mes conseils ! 


Si vous avez essayé, alosr faites-le moi savoir.
Peut-être que vous me direz "merci", mais si votre cheval pouvait me contacter, je suis certain que lui au moins me dirai :
 "MERCI Henri" !


Vous avez des questions sur ce sujet ou sur un autre (soins, équitation) :
N'hésitez pas à me demander.
Dans la mesure des mes connaissances je vous répondrai, sans vouloir me substituer aux vétérinaires bien entendu.



N'hésitez pas, contactez-moi par mail, je me ferai un plaisir de vous répondre.

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